Billenium by Ballard J.G

Auteur:Ballard, J.G. [J.G., Ballard]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 1970-04-23T05:00:00+00:00

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Les oiseaux étaient perchés sur des monticules rocheux ou se dandinaient gauchement sur les petits chemins de sable entre les mares.

« Archéoptérix. » Franz déchiffrait une inscription sur l’une des cages. L’oiseau, maigre et d’aspect miteux, émit un croassement pitoyable quand il lui tendit une poignée de graines.

« Certains de ces oiseaux ont gardé les vestiges d’une sorte de ceinture pectorale, dit Franz. De minuscules fragments d’os nichés dans les tissus qui entourent leur cage thoracique.

— Des ailes ?

— Le docteur McGhee pense que oui.

— Et à quelle époque croit-il que ces oiseaux aient pu voler ?

— Avant la Fondation, dit Franz. Il y a trois cents milliards d’années. »

Après être sortis du Musée, ils se mirent à descendre la 859e Avenue. À mi-hauteur, une foule dense s’était rassemblée et d’autres gens s’entassaient encore aux fenêtres et aux balcons qui surplombaient la voie de l’Aérotrain. Tous suivaient des yeux une brigade de la Police du Feu qui s’employait à forcer l’entrée d’une maison.

Les cloisons pare-feu avaient été fermées aux deux extrémités du bloc et de lourdes souricières d’acier bloquaient les escaliers menant aux niveaux inférieurs et supérieurs. Dans les puits d’aérage, le bruit des pompes aspirantes-refoulantes avait cessé, et déjà régnait une atmosphère viciée et poisseuse.

« Des Pyros, chuchota Gregson. Nous aurions dû prendre nos masques.

— Ce n’est qu’une simple alerte », dit Franz, désignant du doigt les détecteurs de monoxyde disposés un peu partout, avec leurs longs becs qui aspiraient l’air en faisant un léger bruit de succion : les aiguilles des cadrans marquaient toutes zéro ; rien n’était à craindre.

« On va aller attendre dans le restaurant en face. »

Ils se frayèrent un chemin jusqu’au restaurant, s’assirent près de la fenêtre et commandèrent du café. Celui-ci, comme le reste, était servi froid. En effet les appareils culinaires étaient tous réglés par thermostat à un maximum de 35° C et il n’y avait que les restaurants et les hôtels les plus chers pour offrir une nourriture qui soit à peu près tiède.

Des clameurs s’élevèrent dans la rue. Apparemment, les P.F. n’étaient pas parvenus à pénétrer au-delà du rez-de-chaussée de la maison et avaient modifié leur plan. Ayant fait reculer la foule à coups de matraque, ils amenèrent un puissant treuil électrique, lequel fut amarré aux poutrelles de soutènement qui couraient sous le trottoir ; ils traînèrent ensuite une demi-douzaine de lourds grappins d’acier à l’intérieur de la maison, et fixèrent ceux-ci dans les murs.

Gregson rit. « Les propriétaires vont être légèrement surpris en rentrant chez eux. »

Franz examinait la maison. C’était un bâtiment étroit, minable d’aspect, pris en sandwich entre un important magasin d’ameublement en gros et un nouveau supermarché. La vieille pancarte accrochée sur la façade venait d’être repeinte et il était évident que la maison avait récemment changé de propriétaire. Les habitants actuels avaient même fait un timide effort pour convertir la pièce du rez-de-chaussée en un snack économique.

Les P.F. semblaient faire de leur mieux pour tout démolir ; de la vaisselle brisée et des casseroles commençaient à joncher le trottoir.

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